Derpy Hooves

Histoire

10 lignes minimum.
C'est une jolie histoire. Une histoire avec de la joie de la tristesse, et des Muffins aussi. Cette histoire, c'est la mienne, une histoire que ma mère me racontait pour me dire que tout était possible, même quand nos yeux sont fâchés. Cela commence par deux pégase, deux pégases amoureux l'un de l'autre et qui finirent par avoir une pouliche. Une petite pouliche gris-bleu avec une crinière jaune paille, avec ses défauts parfaitement programmés pour, cette petite pouliche c'était moi, je ne m'en rendit pas compte lorsque j'était petite, mais j'était différente. Personne ne me regardait jamais dans les yeux, personne n'osait me parler calmement sans avoir peur. Peur de quoi? À cette époque, cette époque où l'insouciance était reine, cette époque, mon enfance dans laquelle j'aurais aimé retourner à certains moment… Je n'en savais rien à cette époque, et je jouait sagement avec Mlle Sweetie, une peluche en chiffon. Ma seule amie à cette époque joyeuse et triste à la fois. Puis j'ai grandis, mes parents m'envoyaient dans un endroit où il y avait plein d'autres poneys avec des ailes, comme moi. Et dés qu'ils m'ont vue, ils ont rigolé. Je n'ai pas compris tout de suite pourquoi et mes parents m'ont laissées ici, avec les autres pégases et Mlle Sweetie. Et puis un jour, lorsque je jouait tranquillement, un pégase est venu me voir et m'a demandé:

« -Pourquoi tes yeux sont bizarres?

-Mes yeux? Ils ne sont pas bizarres! »

Il m'a tendu un miroir, un petit miroir et puis j'ai vu. Cette raison pourquoi on riait en me voyant, pourquoi personne n'osait me regarder dans les yeux. Mes yeux sont fâchés, ils ne font plus rien ensemble comme ceux des autres poneys. Alors, il m'a dit:

«-Tu vois bien qu'ils sont bizarres tes yeux.»

Je ne lui ai pas répondu. Il a commencé à rigoler. Pas un gentil rire qui donne envie de rigoler avec lui, non, c'était un méchant rire. Un rire qui fait pleurer et qui augmente dans vos oreilles, jusqu'à ce qu'elles ne tiennent plus et laisse manifester un signe de… faiblesse? En tout cas, c'était le cas pour moi, les larmes aux yeux et les oreilles basses, je regardais avec intimidation les autres pégases qui s'étaient joins au premier pour se moquer de moi. Mes yeux se closent, une seule pensée reste dans ma tête, sortir de ce cauchemar. C'est alors qu'une pégase plus grand que les autres les chassa, je la regarda, pensait-elle aussi que mes yeux étaient bizarre? Elle me fit un sourire, que je pris d'abord pour une moquerie, puis elle m'emmena dans une pièce un peu plus grande et posa sur une assiette un gâteau en me disant de ne pas les écouter.

«Régales toi.»

Je remarqua un peu après que, non loin de moi une petite machine produisait des bulles de savon. Le gâteau était un muffin, non Le Muffin. Je le renifla d'abord avec méfiance avant de croquer dans la pâte moelleuse. Et d'un seul coup, j'oublia tout. Les moqueries, les méchants pégases… Le Muffin était délicieux, mais quand j'entama ma deuxième bouchée, un "plop" se fit entendre, puis un liquide froid éclaboussa sur mon dos. Une bulle de savon venait d'exploser, je me retourna juste pour regarder, les fines et légère bulles de savon qui flottait dans toute la pièce. Le lendemain, je devais encore aller dans cet endroit, avec les méchants petits pégases, mais avec la gentille dame qui me donnait des muffins. J'y suis allée, et puis le même pégase que la veille m'a dit qu'ils avaient inventé un nouveau jeu. Ils lançaient des cailloux et ils fallait les éviter. À peine eu-je le temps de lui répondre qu'ils ont commencé à me jeter des cailloux, petits mais qui font mal. Je n'arrivais pas à les éviter, et je suis retrouvée par terre, couverte de bleus. La Pégase est arrivée, encore une fois et leur à dit d'arrêter de m'embêter. J'était assez mal à l'aise qu'elle me prenne sous son aile -Littéralement- , je voulais montrer que je pouvais me débrouiller seule. Le seul problème c'était que je n'avais aucune petite idée de comment faire. Alors je me suis assise devant la machine à bulles avec Mlle Sweetie. Le soir, je suis rentrée chez moi et à ma grande surprise, seule ma mère était à la maison.

«Maman? Où est Papa?

-Il est parti à Canterlot, il reviendra dans quelques jours. »

Ça ne me rassura pas plus que ça, mais je l'écouta et partis à mes activités communes, jouer avec Mlle Sweetie en mangeant des Muffins. Les jours s'écoulèrent, et il ne revint pas. Ma mère et moi nous sommes inquiétées. Elle a écrit une lettre pour lui, sans oser l'envoyer. Canterlot n'était pas si loin de Cloudstale, si? Quand je posa la question à ma mère, celle-ci me répondit qu'en volant, c'était plutôt rapide.
Alors, le lendemain, un sac rempli de muffins avec la lettre de ma mère et je partis pour Canterlot. Là bas, il y a beaucoup de poneys et de licornes habillés luxueusement me toisant souvent avec une sorte de mépris dans le regard. Certainement à cause de mes yeux. Quand je leur demandais mon chemin, soit ils prétendais ne pas savoir, soit ils faisaient comme si ils n'avaient rien entendu. Heureusement, ils n'étaient pas tous comme ça. Au bout de la moitié de la journée, je commençais à me décourager, et au moment où j'allais baisser les bras, une sensation familière me redonna du courage. Des bulles. Je me suis retournée et ai observé les poneys qui jouaient et faisaient des bulles derrière moi. L'une des bulles était plus grosse que les autres, plus ronde et semblait s'éloigner du troupeau de bulles. J'ai suivi cette petite bulle, toujours mon sac sur le dos et d'un seul coup, elle éclata dans une pluie de fines gouttes de savon. Devant moi, se tenait un pégase d'une couleur et d'une voix familière, c'était lui. Celui que j'ai attendu, cherché et puis maintenant retrouvé.

«P… Papa?»

Le pégase se retourna, me dévisagea, et à peine eu t-il le temps de dire un mot, je lui fit un câlin. Il me le rendit avant de me demander:

«Qu'est-ce que tu fais ici?…

-On était très inquiète avec maman, elle… elle t'as écrit une lettre… »

Je sors la lettre de mon sac et la tend à mon père, il la lit silencieusement, ses yeux bougent de la gauche, vers la droite. Puis il lève les yeux et me dit:

«Je ne rentrerais que dans un mois, malheureusement. Mais je promet de vous envoyer des lettres. Oh! je n'avais même pas remarqué que tu avais ta Cutie Mark!

-Ma… Cutie Mark?»

Je tourne légèrement ma tête vers ma croupe, où je vois des bulles de savon. Mon regard s'illumine, mais mon père me sort rapidement de ma rêverie.

«Je vais lui écrire une lettre. Tu pourras lui renvoyer?»

Je lui hocha la tête. Et pendant, un mois, j'ai fais des aller-retours. Puis un jour, il est revenu à la maison. Quelques années plus tard, j'en ai fait mon métier, distribuant des lettres d'amour, des mots doux ou encore des lettres de vacances. Aujourd'hui, je distribue toujours des lettres, sans pour autant négliger ma passion: Les Muffins.